En aucune manière je n'ai crée ce post pour critiquer la BRI, la Gendarmerie ou la Police. Les gens normalement constitués sont bien contents qu'ils soient là. Les forces de l'ordre font un métier moralement difficile et dangereux.Tenter de se soustraire à un contrôle ou une interception engendrera de facto une mise en danger de sois même, des poursuivants et des autres. Comportement totalement irresponsable que l'on ne peut cautionner.
Mon approche et mon témoignage vise à une réflexion sur le système répressif actuel dans sa globalité. Sur la difficulté de rouler aujourd'hui en sportive. D'arriver encore à prendre du plaisir sans risquer de perdre son permis. Mes invectives s'adressent plutôt au maillage incroyable du territoire national par des radars de toutes sortes. Au système bien huilé et lucratif des stages de récupération de points. A l'inégalité devant la sanction suivant que l'on ait ou pas les moyens de s'offrir les services d'un avocat au tribunal.
En terme de répression routière, les forces de l'ordre ne font qu'appliquer les directives. Directives présentées sous forme statistique avec objectifs chiffrés à atteindre. Directives qui sont issues de réunions annuelles entre membres du gouvernement et de la "Sécurité routière". Les associations des usagers de la route, pourtant bien plus représentatives, ne sont soit pas conviées à ces réunions, soit pas écoutées. Normal, leur avis est diamétralement opposé. Il est en faveur d'une hausse de la prévention et d'une baisse de la répression.
La "Sécurité routière" est constituée en majorité de membres de diverses associations de victimes de la route. La plus connue d'entres elles étant la "ligue contre la violence routière" (Chantal Perrichon en tête) constituée de membres ayant souvent perdu un proche dans un accident. Membres qui se font ensuite un devoir d'en faire une cause de vie, un combat de tous les jours. Même si en soit je respecte le malheur des autres, mon esprit cartésien me fait déduire que
ce ne sont pas par nature des personnes capables de prendre des décisions en toute neutralité/objectivité sur le sujet.
Pourtant, ce sont elles qui depuis bien longtemps ont le pouvoir de décision quasi total sur l'avenir de millions d'usagers de la route. Le tout avec l'accord bienveillant du Gouvernement (de gauche ou de droite) qui se frotte les mains à l'avance du bénéfice qu'il va pouvoir tirer de cette hausse perpétuelle de la répression. Instauration du permis à points en 1992 sous Mitterrand et des radars automatiques en 2003 sous Sarkozy.
A un moment donné, devant les plaintes de plus en plus vives de la population à l'encontre de la multiplication des radars automatiques, de la valse des panneaux indiquant leurs emplacements, de nombreux Maires ont fait remonter l'information à l'assemblée Nationale. Plaintes vite étouffées dans l'oeuf par les politiques en place. Le tout soupoudré de multiples campagnes télévisées sur la vitesse afin de faire pleurer la ménagère (tout en lui évitant surtout de réfléchir).
Seuls les bonnets rouges Bretons à grand coup de portiques et radars brûlés auront réussi à faire plier le gouvernement et son écotaxe. A quand la même chose au niveau national contre les radars fixes ?
La vitesse étant le seul facteur pouvant être assujetti à un contrôle de type automatisé, ne comptez sur aucun intervenant officiel d'aujourd'hui pour faire machine (à sous) arrière ou commencer à dire que ce n'est pas la vitesse qui est le facteur majeur de la mortalité routière. Quand aux chiffres ils sont quelques part risibles. On en vient à faire des statistiques mensuelles par département, région, etc.... Quand durant un mois il y a deux morts de plus dans une région, cela peut représenter jusqu'à 20% de mortalité en plus par rapport à l'année précédente. On arrive alors à l'expliquer par tout un tas de raisons savantes, la météo, qu'en N-1 il faisait pas beau, que cette année oui et que le motard est sorti plus tôt, etc...On voit alors le Préfet mettre son plus beau costume,ordonnant à ses troupes de "multiplier les contrôles par 4 ou 10 sur ses routes" pour tenter d'endiguer coûte que coûte le phénomène et surtout ramener la statistique à un rang de bon élève sur le tableau. Le Préfet sera alors bien entendu sur le terrain, pris en photos par la Dépêche du coin. Vous savez, la belle photo ou l'on voit le Préfet droit comme un i devant l'automobiliste pris la main dans le sac, et les Gendarmes autours tremblant au garde à vous devant ce personnage administratif de haut rang....(certes là j'ai "déliré grave"
)
Comme si "la faute à pas de chance" n'avait même plus sa place dans la mortalité routière d'aujourd'hui....et pourtant....
Malgré une explosion totale du nombre de voitures en circulation depuis les années 70, 3250 morts (chiffre 2013) est un chiffre exceptionnellement bas, historiquement bas. Du jamais vu !!!!!
Alors quand j'entends Valls (dît "El Blanco") déclarer que d'ici 2020 son objectif est de passer sous la barre des 2000 morts par an, il y a vraiment de quoi s'inquiéter. D'ici 2020 combien de voitures en plus par rapport à aujourd'hui ? Et encore 1250 mort en moins ? Ah si, peut être en limitant la vitesse à 60 sur nationales et 100 sur autoroute...............De toute façon d'ici là, on sera vieux. On aura été recalé au contrôle annuel de santé devenu obligatoire. Ce sera pratique, surtout pour ceux habitant à la campagne.
Tout cela n'est guère de bonne augure pour le peu de liberté de circulation qu'il nous reste. Nous n'en sommes pas encore à rouler dans une voiture avec chauffeur nous. Valls ferait mieux de s'attaquer à des sujets bien plus graves :
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Accident domestique : 11500 morts par an. Vous en voyez vous des campagnes de prévention à la télé sur le sujet ?
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Tabac : 73000 morts par an. L'Etat fait semblant de faire quelque chose en augmentant le prix du paquet. Le gros fumeur quelque soit le prix achètera son paquet. L'Etat touchant sa part sur chaque vente, son bénéfice n'en est que plus juteux.
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Alcool : 49000 morts par an. Y a trop de gens qui vivent de l'Alcool donc pas touche. Par contre, gare à celui qui conduis et se fait prendre après avoir bu deux misérables ballons de rouge.
Si on en revient à dire toujours la même chose, c'est qu'au fond il y a une part de vérité. Le problème c'est qu'aujourd'hui, ce ne sont pas les véritables représentants des usagers de la routes qui décident de ce qu'ils doivent ou non respecter. Ce sont quelques illuminés et quelques politiques nantis avec chauffeurs.
Cette vision bien particulière des choses est la mienne et n'engage que moi bien entendu.